Dès lors qu'il y a une mise en eau, il convient de contrôler sur les zones immergées la présence potentielle de larves de moustiques. Le diagnostic de terrain, via des prospections régulières des gîtes de reproduction, en appui sur la carté écologique, est le préalable aux décisions de traitements, ainsi qu'à la détermination des périmètres d’intervention. Suivant les surfaces à traiter, les moyens employés sont alors identifiés. Ils sont très majoritairement (environ 75 %) aériens (avions, hélicoptères) et aussi terrestres (Quads, engins amphibies, 4 x 4 pour les fossés), suivant l’accessibilité des gîtes et l’envergure des surfaces à traiter.

Traitements en zones humides : agir au stade aquatique

Une stratégie antilarvaire

En milieu naturel

Modes opératoires

Les mises en eau et les éclosions qui résultent de cette stratégie sont surveillées en permanence par les agents opérationnels de l’EID-Med (veille, prospection).

En cas d’éclosion, les zones concernées sont délimitées avec précision par les agents opérationnels, en appui sur une carte écologique conçue par l’EID-Med.

Les moyens de traitement sont choisis et mis en œuvre en fonction de différents paramètres, tels que l’étendue des gîtes larvaires, leur accessibilité, etc. Cette méthode permet de limiter les interventions au strict nécessaire, privilégiant systématiquement le contrôle des moustiques à l’état larvaire, avec le double souci de la meilleure efficacité et de la maîtrise maximale de l’impact non intentionnel.

Un insecticide biologique (et un seul…)

Les insecticides utilisés pour le contrôle des moustiques nuisants ou vecteurs doivent être homologués, dans le cadre d’une directive européenne datant de 1998, dite « biocides ».

À ce jour, en milieu naturel, un seul produit est utilisé : le Bti (Bacillus thuringiensis ser. israelensis).

Le Bti est un bio-insecticide très sélectif à l’égard de la faune non cible. Agissant uniquement sur les larves, par ingestion, son efficacité dépend, en particulier, de la capacité des larves à l’avaler.

Or cette capacité est influencée par des facteurs spécifiques des milieux à submersions temporaires de Méditerranée, à savoir :

  • les hauteurs d’eau qui, lorsqu’elles sont insuffisantes, limitent le temps d’exposition des larves au produit,
  • le couvert végétal, dont la densité limite la pénétration du produit,
  • la température de l’eau, dont la baisse s’accompagne d’un ralentissement d’absorption des larves.

Cette situation de « paupérisation insecticide », depuis quelques années, puisque seul le Bti est utilisable et que son efficacité est d’environ 80 %, explique le constat de nuisances résiduelles, aléatoires dans l’espace et dans le temps. Toutefois, celles-ci sont sans commune mesure avec ce qui résulterait d’une absence de traitement.

En milieu urbain

Savez-vous qu’une femelle de moustique pond à elle seule 200 oeufs ? Culex pipiens et, désormais, Aedes albopictus (moustique-tigre) tirent parti du moindre point d’eau stagnante. Alors, suivez les conseils ci-dessous, car chez soi, il est facile d’éliminer les gîtes larvaires ou de prévenir leur formation.

« Zéro éclosion, zéro éclosion »

Avant de vous faire piquer, quand c’est possible, supprimez toutes les eaux dormantes dans votre environnement immédiat. Une mesure préventive simple et efficace : pour vous, votre entourage et votre voisinage.

L’inondation des vides sanitaires et sous-sols de constructions individuelles et bâtiments collectifs intervient, pour une grande part, dans la formation des gîtes larvaires à Culex pipiens. Et toutes petites collections d’eaux, souvent très banales, favorisent la prolifération du moustique-tigre Aedes albopictus. Des mesures simples, comme l’assèchement par pompage, permettent d’éviter l’apparition de la nuisance.

À vous de jouer !

« Chez vous, videz, couvrez, bâchez !… »

 

Organisation opérationnelle

De l’étang de Berre à la frontière espagnole, l’EID Méditerranée neutralise chaque année l’apparition des larves de moustiques sur plus de 65 000 hectares de zones marécageuses, 2 000 kilomètres de fossés et 40 000 gîtes larvaires urbains, avec une fréquence qui dépend des conditions climatiques et des modifications du milieu dues à l’Homme. Établissement de service public, l’EID Méditerranée est l’émanation de 6 collectivités territoriales : les conseils départementaux des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône et la Région Occitanie.

Un outil de terrain décentralisé

8 agences et antenne opérationnelles (AO) :

  • 7 agences sur la zone d’action traditionnelle (depuis 1963), constituée de 220 communes, depuis les Pyrénées-Orientales jusqu’aux Bouches-du-Rhône, pour le contrôle de la nuisance et, en tant que de besoin, pour la lutte antivectorielle (LAV).
  • 1 antenne dans le Var, pour la lutte antivectorielle (LAV).

Le budget primitif de l’EID-Med (en 2021 : 12,5 millions d’euros) est à rapprocher, notamment, du produit de 212 millions de nuitées touristiques, annuelles, enregistrées en Occitanie, ainsi que du confort des populations permanentes.

Des services diversifiés

La direction générale de l’EID-Med, installée à Montpellier, regroupe la direction administrative, la direction technique, deux laboratoires, dont un sécurisé, la direction de la logistique, dont le service de l’information géographique et un parc de véhicules et matériels, la direction de la communication.

Environ 150 agents – dont une centaine sur le terrain -, des moyens terrestres et aériens spécialement adaptés sont mobilisés en permanence pour assurer le succès de cette mission.