La surveillance constitue une des étapes fondamentales de la gestion intégrée de la lutte contre les moustiques. Elle permet notamment de suivre des populations de moustiques autochtones en ciblant les espèces vectrices ou nuisantes, de détecter la présence et assurer le suivi d'espèces de moustiques invasives et d'évaluer l'efficacité des actions de lutte.

Surveillance

La surveillance nécessite au préalable d’identifier et de localiser les lieux colonisés par les moustiques, avant de pouvoir mettre en place un suivi (monitoring) des populations dans l’espace et dans le temps.

Selon leur stade de développement, les moustiques colonisent deux types de milieux, appelés communément « gîtes ». On distingue globalement les gîtes larvaires aquatiques des gîtes de repos pour les moustiques adultes.

Les gîtes larvaires (ou gîtes pré-imaginaux)

Ils désignent tout type de collections d’eau, généralement stagnante, de taille variable, sur ou à proximité desquelles les œufs sont pondus et dans lesquelles les larves et les nymphes pourront se développer.

Usuellement, une distinction est faite entre deux types de localisation des gîtes larvaires : les gîtes d’origine anthropique, c’est-à-dire crées par l’Homme (en zones urbaines, périurbaines et rurales) et les gîtes d’origine naturelle. Les gîtes larvaires sont extrêmement variables suivant les espèces. Ces variations écologiques peuvent porter sur des paramètres tels que la teneur en sels minéraux, élevée (mangroves) ou très faible (réserves d’eau pluviale), le niveau d’ensoleillement, la dimension du gîte, très réduite (creux de bambou, petits déchets) ou très grande (marais temporaires, rives d’un fleuve), la persistance de l’eau, permanente ou temporaire, l’origine du gîte, naturelle (creux d’arbres ou de rochers, étangs) ou artificielle (pneus usagés, fosses septiques détériorées, déchets divers…). Suivant les cas, d’autres paramètres sont encore à prendre en considération : la température et le pH (acidité) de l’eau, la nature et l’abondance de la flore aquatique, la faune associée…

Les gîtes de repos

Il s’agit de zones où les moustiques adultes sont retrouvés préférentiellement hors recherche d’hôte (pour la prise de repas sanguin), de partenaire (pour l’accouplement) ou de gîte larvaire (pour la ponte). Moins faciles à identifier, la nature et la localisation des gîtes de repos sont également tributaires de facteurs très divers et variables : le sexe (l’hématophagie – condition d’un animal qui se nourrit de sang – des femelles peut agir sur leurs comportements et le choix de leurs gîtes de repos), l’endophilie de l’espèce (propension à demeurer à l’intérieur des habitations) ou au contraire son exophilie (préférence pour des abris naturels extérieurs : végétation, creux d’arbres).

Enfin, le suivi des populations de Culicidés varie en fonction du stade de développement. Il peut être fait sur les œufs, les larves, les nymphes et/ou les adultes, et fait intervenir des techniques et des méthodes appropriés, tels que la prospection larvaire au moyen de filet ou la capture d’adultes sur appât humain ou l’aide de pièges à succion utilisant le dioxyde de carbone et/ou des attractifs spécifiques.