Dans un contexte réglementaire (national et européen), de plus en plus exigeant vis-à-vis de l’environnement au sens large et des milieux humides en particulier, l’EID Méditerranée doit non seulement faire un effort constant d’adaptation mais aussi d’anticipation, afin de garantir l’efficacité et la pérennité de sa mission. Ainsi, en parallèle des actions de démoustication proprement dites, est intégrée dans les modes opératoires une « démarche de suivi et d’évaluation environnementale », dans le but de l’amélioration continue de sa performance environnementale.

Suivi et évaluation environnementale

Amélioration continue de la performance environnementale

La déclinaison opérationnelle de la démarche de suivi environnemental des milieux sur lesquels s’exercent les activités de l’EID Méditerranée doit permettre à l’établissement de se munir d’outils de mesures et d’évaluation, en cherchant en permanence un compromis entre la pertinence scientifique et la faisabilité technique et logistique.

Suivi des moustiques adultes et de la sensibilité larvaire

La démarche s’articule autour d’un dispositif de suivi qui doit permettre d’apporter des éléments d’évaluation des activités de l’EID-Med sur la faune cible et sur la faune non cible.

Deux types de suivi de la faune cible sont mis en place :

  • le suivi des moustiques adultes par piégeages (CO2).
  • le suivi de la sensibilité larvaire.

Dans le premier cas, il s’agit de mettre en place un dispositif basé sur le piégeage de moustiques adultes, qui permet l’évaluation des effets des traitements opérationnels anticulicidés au Bti sur l’ensemble de la zone d’action de l’EID Méditerranée.

Le suivi repose sur la mise en place d’un réseau de piégeage permettant d’évaluer l’abondance des différentes espèces de moustiques (mesure du « bruit de fond ») et d’un autre, ponctuel, permettant de suivre la dynamique d’éclosion des moustiques cibles.

Une étude attentive de l’ensemble des données de captures, associée à une bonne connaissance du territoire sur lequel les piégeages sont menés (dates de mise en eau, conditions climatiques…) permet une meilleure compréhension des flux et des déplacements des populations de moustiques.

Pour ce qui concerne le suivi de la sensibilité larvaire, l’objectif de ce protocole est d’établir le « point zéro » de la sensibilité au Bti des larves de moustiques (Ochlerotatus caspius, Ochlerotatus detritus) prélevées en milieu naturel et de suivre dans le temps l’évolution éventuelle de cette sensibilité (comparaison des CL50 et CL90). Les mesures de sensibilité sont réalisées grâce à des tests standardisés type OMS, en laboratoire, qui consistent à mesurer l’efficacité biologique de préparations à base de Bti de différentes concentrations sur des larves de moustiques.

Suivi de la faune non cible

Dans le cadre du suivi de la faune non-cible, l’objectif est d’évaluer les effets des traitements au Bti sur les communautés de macro-invertébrés aquatiques à court et à moyen terme. Cela se base sur une étude qualitative des modifications éventuelles au niveau de la structure de la communauté d’invertébrés aquatiques (analyse au niveau du groupe trophique). Le protocole appliqué est fondé sur le protocole adopté lors du projet « Life-Environnement » (EID/LIFE 99 ENV/F/00489), qui consiste en la réalisation de trois campagnes d’échantillonnage, dont les dates sont définies en fonction de l’hydropériode, afin de suivre la dynamique de colonisation du milieu :

  • un prélèvement en début d’hydropériode (début de mise en eau).
  • un prélèvement en milieu d’hydropériode (période froide).
  • un prélèvement en fin d’hydropériode (avant l’assec).

La faune de macro-invertébrés recueillie est ensuite identifiée et comptabilisée.

Parallèlement, d’autres outils de mesures sont mis en place en appui de cette démarche de suivi environnemental, notamment les outils de traçabilité des activités (aériennes et terrestres), le suivi des activités, ainsi que l’évaluation des moyens de traitement.