Lutter contre les espèces de moustiques ciblées pour leur nuisance, c’est d’abord connaître et observer les milieux dans lesquels elles se développent. Depuis sa création, l’EID-Med a assis sa stratégie de contrôle sur le stade larvaire, dans les milieux en eau, pour une efficacité et une maîtrise optimales des traitements et de leurs effets. Elle a ainsi conçu une cartographie écologique des gîtes larvaires des espèces ciblées en zones humides, outil qui a été modernisé au fil des ans.

Contrôle de la nuisance

Une surveillance permanente des milieux

Connaissance des milieux, cartographie écologique et SIG

Un point fort de l’EID Méditerranée est de bien connaître les différents lieux de prolifération des moustiques. Pour cela, elle s’est dotée d’un outil indispensable à toute stratégie de traitement antilarvaire : la cartographie écologique.

Une des grandes originalités de l’EID-Med est d’avoir cartographié l’ensemble des zones littorales qu’elle surveille. Basées sur les corrélations entre la végétation et les espèces de moustiques ciblées, ces cartes permettent une localisation spatiale et temporelle des larves de moustiques, rapide et précise. Leur informatisation rend possible une actualisation des réalités topographiques et végétales au fur et à mesure que les prospecteurs les signalent sur le terrain et s’inscrit dans un système d’information géographique (SIG).

Rural / Urbain : deux terrains d’action distincts

Le terrain d’action de l’EID-Med est segmenté en deux parties bien distinctes : le rural et l’urbain.

Les zones marécageuses (milieu rural) sont surtout le domaine des Aedes caspius et detritus. Ces deux espèces pondent leurs œufs dans les zones humides à submersions temporaires lorsqu’elles sont asséchées. Leur mise en eau provoque l’éclosion et le développement larvaire puis, en l’absence de traitements, l’émergence synchrone de milliers voire dizaines de milliers de moustiques adultes. La nuisance due à la capacité de grande dispersion spatiale des adultes peut alors être considérable.

Les zones urbaines étaient jusqu’il y a peu principalement voire exclusivement investies par le moustique « commun » Culex pipiens. Cette espèce, courante dans le monde entier, pond ses œufs à la surface d’eaux stagnantes et polluées dans les zones agglomérées. Les femelles peuvent parcourir plusieurs centaines de mètres pour aller piquer, surtout la nuit, à l’intérieur des habitations. Sa présence et son ressenti sont moindres, à l’aune de l’amélioration des dispositifs de traitement des eaux usées et de leurs systèmes d’évacuation, de ceux des eaux pluviales, ainsi que de ceux des particuliers (suppression de fuites dans les vides sanitaires, diminution du m….. des fosses septiques…),

Depuis quelques années, le moustique-tigre (Aedes albopictus), dont les œufs sont pondus à sec dans tout récipient ou objet pouvant recueillir de l’eau et éclosent à chaque submersion, naturelle ou artificielle, investit durablement ces mêmes zones urbaines. Il se déplace peu (environ 150 mètres depuis son gîte de reproduction) mais ses densités de populations peuvent être ponctuellement importantes et sa nuisance, diurne, fortement ressentie. Il est aussi vecteur potentiel d’arboviroses. Ne pouvant se voir appliqué pour le contrôle de sa nuisance une stratégie biocide, en raison de la pullulation de ses gîtes au sein même des habitations, la lutte repose sur la communication et la prévention.