Quelques espèces sont très nuisantes : les milieux naturels (zones humides littorales et rétro-littorales) sont surtout le domaine des Aedes (Ochlerotatus) ; les milieux urbains, ce sont celui de Culex pipiens et, depuis très récemment, d’Aedes albopictus (moustique-tigre) qui s’y sont installés. Avec des habitats spécifiques et des gîtes de reproduction associés.
Habitat
Des habitats spécifiques et très divers
Moustiques « des champs » / Milieux naturels
Les Aedes (Ochlerotatus), dont les pontes sont déposées sur plusieurs milliers d’hectares de zones humides à submersions temporaires, lorsqu’elles sont en assec, ont un développement larvaire aquatique (éclosion à la moindre mise en eau). En fonction des vents, les adultes peuvent se disperser sur… plusieurs dizaines de kilomètres ! La nuisance, particulièrement sensible au lever du jour et au crépuscule, peut alors être considérable.
Moustiques « des villes » / Milieux urbains
Culex pipiens et Aedes albopictus (moustique-tigre) prolifèrent à partir des eaux stagnantes des agglomérations.
Les femelles Culex pipens pondent leurs œufs dans des « gîtes » recueillant des eaux stagnantes chargées en matières organiques :
Vides sanitaires, caves et sous-sols inondés
L’inondation des vides sanitaires, caves et sous-sols de constructions individuelles ou bâtiments collectifs, intervient pour une grande part dans la formation des gîtes à Culex pipiens. Elle peut être accidentelle ou permanente.
L’inondation accidentelle, souvent due à une rupture de canalisation, se traduisant par la présence inhabituelle de moustiques. Réparation des conduites et pompage des eaux résiduaires suffisent généralement à stopper la nuisance.
L’inondation permanente, due aux infiltrations de la nappe, à l’origine de nuisances fortes. Pour les constructions existantes, il convient :
- de recourir au pompage avec un matériel en bon état de marche.
- de combler l’espace inondable avec du gravier, jusqu’au-dessus du niveau le plus haut de la nappe.
Pour les projets de construction, lorsque le risque d’inondation permanente existe, il faut :
- mettre en œuvre des techniques de drainage et d’étanchéité.
- privilégier les constructions sur hérissons (sols sur terre-plein) ou sur rez-de-chaussée utilisés comme garages, plutôt que sur vides sanitaires.
Dans tous les cas, les mesures suivantes doivent être appliquées :
- prévenir les fuites de canalisations par le choix et la mise en œuvre de matériaux de qualité.
- protéger efficacement les aérations par du grillage moustiquaire inoxydable, posé hors d’atteinte des rongeurs et du vandalisme.
- s’assurer, lors de la construction, de l’exécution soignée du fond de fouilles et de l’enlèvement de tous les matériaux.
- veiller à la parfaite étanchéité des trappes de visite et des passages de tuyauteries au travers des dalles.
Sans ces précautions, la nuisance peut devenir considérable :
- l’apport de matière organique par les pertes de canalisations et la chaleur (maintenue en hiver par les conduites de chauffage) transforment certains sous-sols inondés en « bouillons de culture » où prolifèrent moustiques, rongeurs et autres nuisances.
- le contrôle insecticide est une solution de dernier recours et aussi un pis-aller, car les conditions de milieu et les difficultés d’épandage risquent d’entraîner l’augmentation de résistances.
Pour ce type de gîtes comme pour tous autres points d’eau stagnante, le respect de la réglementation constitue le moyen radical pour éliminer la nuisance.
Points d’eau : cours et jardins
La nuisance provenant des petits gîtes urbains est toujours très localisée et hors d’atteinte des recensements de l’EID Méditerranée. Quelques précautions simples suffisent à la prévenir.
Fosses d’aisance et citernes
- garnir les sorties d’aération de grillage moustiquaire.
- assurer l’étanchéité des couvercles.
Dans le cas des fosses septiques :
- ne pas évacuer les effluents à ciel ouvert (fossés) mais installer un lit d’épandage souterrain.
- lors du raccordement au réseau d’égouts, ne pas oublier de combler ou détruire l’ancienne fosse. Ne pas raccorder l’égout après la fosse (cf. réglementation idoine).
Les autres points d’eau
Les puits doivent être inaccessibles aux moustiques : couvrir l’ouverture et veiller à l’étanchéité de la trappe de puisage ou du passage de tuyauterie de la pompe.
Les bassins d’arrosage et d’ornement, piscines non utilisées, fouilles de chantier et récipients divers ne doivent pas permettre le développement des moustiques :
- vidanger tous les dix jours les réserves d’eau ou les couvrir de moustiquaire. Supprimer celles qui n’ont pas d’utilité.
- introduire des poissons dans les bassins d’agrément.
- vidanger, retourner ou éliminer les récipients abandonnés exposés aux intempéries.
- entretenir les fossés pour favoriser accès et écoulements.
Les femelles Aedes albopictus (moustique-tigre) pondent leurs œufs à sec, sur les parois ou les rebords de tout récipient et objet pouvant recueillir de l’eau, souvent de petite voire très petite taille. Dès leur contact avec de l’eau, lorsque le niveau de celle-ci s’élève (après une pluie ou un arrosage, par exemple), les œufs éclosent et donnent des larves.
Ces situations pullulent littéralement au sein de l’espace domiciliaire, individuel comme collectif, dans les jardins et les cours, sur les terrasses et les balcons :
Leur caractère aléatoire dans l’espace et dans le temps rend toute stratégie biocide (de traitement) inimaginable. Aussi, dans tous les pays ou régions dans lesquels s’est introduit le moustique-tigre, la meilleure réponse possible est la prévention, individuelle et collective. Il faut priver d’eau les femelles Aedes albopictus !