En milieu urbain, d’autres espèces peuvent sévir, prenant naissance au cœur des quartiers, dans des gîtes de reproduction leur étant spécifiques. Culex pipiens est le moustique commun, présent en ville de toute éternité, quasiment partout dans le monde : sa femelle pond ses œufs à la surface d’eaux chargées en matières organiques ; auparavant, elle pique la nuit, y compris à l’intérieur des habitats humains. Depuis une dizaine d’années, le moustique-tigre Aedes albopictus colonise tout récipient ou objet associé pouvant recueillir de l’eau, sale comme propre : sa femelle pique de jour et plutôt à l’extérieur, ses populations sont plus denses et agressives que celles de Culex pipiens et sont vectrices potentielles d’arboviroses.
En zones urbanisées (« moustiques des villes »)
Culex pipiens : une présence exclusivement liée aux eaux stagnantes
L’espèce Culex pipiens se reproduit dans les eaux résiduaires urbaines, dans l’espace public (réseaux d’eaux pluviales ou usées) comme au sein des habitations et dans leur environnement immédiat, de même que dans des équipements sanitaires individuels et collectifs (fosses septiques, vides sanitaires, stations de lagunage…). Une mauvaise gestion des eaux domestiques favorise sa prolifération.
La femelle Culex pipiens pond environ 200 œufs à la surface d’eaux chargées en matières organiques (eaux « sales »). Larves et nymphes ont une vie aquatique d’une à trois semaines. Les adultes peuvent vivre un mois.
Les femelles Culex pipiens sont à même de voler sur un voire deux kilomètres environ, pour aller piquer, surtout de nuit, à l’intérieur des habitations. Leur agressivité augmente avec la chaleur et la quantité de matière organique présente dans l’eau.
Aedes albopictus (moustique-tigre) : à 80 % dans l’habitat individuel et collectif
L’espèce Aedes albopictus, dit moustique-tigre en raison des tigrures ou zébrures parcourant son corps, se reproduit dans tout récipient ou objet en faisant office, souvent de petite voire très petite taille, pouvant recueillir de l’eau.
La femelle Aedes albopictus a beaucoup de ces gîtes en partage avec Culex pipiens, mais elle pond ses œufs à sec (environ 800 par ponte ; elles peuvent pondre plusieurs fois), sur les parties sèches (paroi ou rebord du récipient). C’est l’élévation du niveau de l’eau, consécutive à une pluie ou à un arrosage, par exemple, qui à leur contact provoque les éclosions et le démarrage du cycle biologique. Dans son cas, tout type d’eau convient : sale comme propre.
Les femelles Aedes albopictus se déplacent sur de très faibles distances : environ 150 mètres au maximum depuis leur gîte de reproduction. Elles piquent de jour, surtout à l’extérieur (mais on a observé qu’elles peuvent suivre un humain qui pénètre dans un local fermé et l’y piquer…).