Aedes (Ochlerotatus) caspius et detritus sont des moustiques qui pondent sur les sols inondables et se développent dans l'eau. Sur le littoral méditerranéen, ils représentent, à partir des zones humides à submersions temporaires, littorales et rétro-littorales, la principale nuisance potentielle pour l'Homme. Ce sont principalement ces deux espèces qui font l’objet des traitements sélectifs de l’EID Méditerranée, depuis six décennies, pour le contrôle de leurs populations.
En zones naturelles (« moustiques des champs »)
Piqueurs et très mobiles
Leurs femelles piquent pour un « repas sanguin » leur permettant d’ingérer les protéines nécessaires à la maturation de leurs œufs. Elles ont en outre la capacité, à la faveur des vents, de se déplacer sur des distances (10 à 20 km couramment, jusqu’à 30 ou 40 km plus exceptionnellement), les faisant atteindre des secteurs agglomérés (villes et villages) fortement peuplés et… les épidermes de leurs populations.
Les Aedes pondent sur les sols provisoirement asséchés, les éclosions se produisant toujours au cours d’une phase de mise en eau, même si celle-ci n’intervient que plusieurs mois et même plusieurs années après la ponte.
Cycle de vie
Les femelles d’Aedes caspius et detritus pondent le plus souvent dans les zones couvertes de joncs et de salicornes, quand elles sont temporairement asséchées. En été, aux plus basses eaux, les œufs sont également déposés dans les scirpes maritimes.
Quand les pluies, les entrées marines, les irrigations (pour la chasse, l’élevage, les besoins agricoles ou ceux de gestion des espaces naturels) inondent ces zones, la submersion des œufs provoque leur éclosion et le démarrage du cycle biologique.
Les jeunes larves aquatiques se développent, en quatre stades, jusqu’au stade nymphal, plus ou moins rapidement selon la température de l’eau : de quelques mois en hiver à 4 à 5 jours, seulement, en été.
Les mâles émergent les premiers. On les reconnaît à leurs antennes plumeuses. Ils se nourrissent de sucs végétaux.
Les femelles, après l’accouplement, ont besoin d’un « repas » de sang pour la maturation de leurs œufs. Pour étendre leur territoire et trouver un hôte compatissant, les femelles d’Aedes caspius et detritus peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres, depuis le littoral vers l’intérieur des terres et les agglomérations. Leur durée de vie adulte dépasse rarement 1 mois.
Aedes caspius et Aedes detritus, moustiques des zones humides littorales
Deux Aedes se partagent le littoral et entretiennent l’essentiel de la nuisance :
- Aedes caspius colonise tous les niveaux à submersion temporaire, entre le milieu du printemps et le début de l’automne.
- Aedes detritus colonise les sols salés de sansouïres, entre le milieu de l’automne et le début du printemps.
Les connaissances concernant les différentes espèces de moustiques et leurs milieux respectifs permettent la réalisation d’une cartographie des gîtes larvaires, indispensable à la conduite d’une lutte raisonnée contre les larves des principales espèces nuisantes.
Des Pyrénées-Orientales aux Bouches-du-Rhône, le contrôle des populations d’Aedes constitue l’activité majeure de l’EID Méditerranée sur l’ensemble de sa zone d’action. Ainsi, en milieu naturel (essentiellement dans les zones humides littorales), environ 70 000 hectares peuvent être concernés, dont 15 000 ha de gîtes larvaires qui sont cartographiés, régulièrement surveillés et prospectés et traités 2 à 3 fois par an en moyenne.