Il y a 60 ans, le littoral méditerranéen français n'était pas celui que tout le monde connaît aujourd'hui. Les villes, les campagnes et les plages risquaient de passer à côté de sérieuses opportunités de développement territorial, économique et touristique. Car elles étaient envahies par des insectes insupportables : les moustiques, qui rendaient ce pays magnifique invivable !

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Un acteur environnemental de la vie locale

Six décennies d’action

C’est pourquoi en 1959, les Conseils généraux des départements de l’Hérault, du Gard et des Bouches-du-Rhône évaluant l’avenir exceptionnel qui s’ouvrait à leurs départements, ont décidé de créer l’EID Méditerranée, l’Entente Interdépartementale pour la Démoustication du littoral méditerranéen (EID-Med).

En 1963, l’État a créé la Mission interministérielle d’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, dite « Mission Racine » (du nom de son président, Pierre Racine). Fixant la démoustication comme préalable incontournable à toute démarche d’aménagement, l’État a contribué au financement de l’EID Méditerranée, aux côtés des collectivités territoriales, jusqu’en 1982, date de dissolution de la Mission interministérielle. L’Aude et les Pyrénées-Orientales rejoignent alors les autres Départements au sein de l’EID.

 

Six décennies d’action

  • Création de l’EID Méditerranée par les conseils généraux de l’Hérault, du Gard et des Bouches-du-Rhône.

  • Création par l’État de la Mission interministérielle d’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon (Mission Racine), qui fixe la démoustication comme une priorité et la finance à hauteur de 80 %. Les conseils généraux de l’Aude et des Pyrénées-Orientales rejoignent l’EID Méditerranée.

  • Loi du 16 décembre 1964, relative à la lutte contre les moustiques, qui encadre la constitution de zones de lutte et les actions afférentes visant le contrôle des espèces nuisantes issues des zones humides littorales et rétro-littorales. Cette loi a connu plusieurs modifications, notamment en 2004.

  • Loi du 30 décembre 1974 de finances pour l’année 1975, fixant (article 65) les modalités de répartition des dépenses pour la démoustication entre Départements ayant décidé d’en exercer la compétence et communes bénéficiaires de l’action et les rendant obligatoires.

  • Fin de la Mission Racine, qui a cessé progressivement à partir de 1975, et de tout financement de l’État à la démoustication. D’où la disposition incluse dans la loi de finances pour 1975, inscrite depuis lors dans le code général des collectivités territoriales (CGCT).

  • Première découverte par l’EID Méditerranée de l’implantation en métropole de spécimens de moustiques-tigres (Aedes albopictus), à Menton (06), en provenance d’Italie, probablement arrivés par transports passifs (voitures, bus, trains…). Début de colonisation du territoire national.

  • Le ministère de la Santé, interpellé par une très forte épidémie de chikungunya à La Réunion, institue le plan national antidissémination du chikungunya et de la dengue en France métropolitaine. Le Département des Alpes-Maritimes, dont le territoire est le premier en métropole colonisé par le moustique-tigre vecteur potentiel, mandate par convention l’EID Méditerranée pour la lutte antivectorielle (LAV).

  • La Région Languedoc-Roussillon, qui subventionnait depuis 1975 l’EID Méditerranée, adhère à l’établissement. Son financement devient une participation, à l’instar de celles des Départements membres, et l’EID-Med devient un syndicat mixte. À sa création, en 2015, la Région Occitanie prend la suite.

  • Première triple certification, pour trois ans, de l’EID Méditerranée aux normes Qualité - Sécurité - Environnement (QSE), pour toutes ses activités (déjà certifiée dans le seul registre de la Qualité, depuis 2009). Renouvellement en 2018.

  • L’EID Méditerranée est conventionnés avec 17 conseils départementaux (5 en PACA, 10 en Occitanie, 2 en Nouvelle-Aquitaine) pour la lutte antivectorielle (LAV) contre le moustique-tigre, après que celui-ci a progressivement colonisé la quasi-totalité des départements des régions PACA et Occitanie et une partie de ceux de Nouvelle-Aquitaine.

  • Décret n° 2019-258 du 29 mars 2019, relatif à la prévention des maladies vectorielles, par lequel l’État centralise à partir de 2020 la lutte antivectorielle (LAV) et en affecte l’organisation et la charge aux agences régionales de santé (ARS). Fin, en décembre, des conventions LAV avec les conseils départementaux.

  • L’EID Méditerranée est mandatée par l’agence régionale de santé (ARS) PACA pour les opérations d’enquêtes entomologiques et de traitements de lutte antivectorielle dans les 6 départements de la région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur.