La lutte intégrée (ou protection intégrée) est définie (OMS) comme étant la « conception de la protection des cultures dont l'application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologiques, économiques et toxicologiques, en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérance. La surveillance, la mise en place de seuils d’alerte déclenchant la décision d’intervention, le déroulement d’actions préférentiellement préventives, ainsi que l’évaluation du dispositif, en sont les principes fondamentaux.

Définition de la lutte intégrée

Une stratégie opérationnelle de contrôle fondée sur la lutte intégrée

La stratégie opérationnelle de l’EID Méditerranée s’inscrit dans cette définition

Les méthodes de contrôle des moustiques sont avant tout fondées sur l’analyse et l’observation, dans le cadre d’une stratégie de lutte qui ne doit pas être résumée aux seuls traitements. Elles sont la face émergée de l’iceberg. La stratégie de l’EID-Med consiste à lutter contre les larves (stratégie antilarvaire), ce qui permet une action ciblée dans l’espace et dans le temps.

 

Elle repose sur la mise en œuvre des étapes suivantes :

  1. Cartographie écologique des habitats larvaires à moustiques : cette étape permet de connaître la potentialité des milieux à produire des moustiques.
  2. Prospection : cette étape consiste à détecter les variations de niveaux d’eau et permet de caractériser les éclosions de larves de moustiques (espèces, densités larvaires, stades larvaires…).
  3. Décision de traitement : fondée sur les renseignements issus de l’étape précédente, elle est à l’origine de la précision des contours de traitements et du choix des moyens les mieux adaptés si un traitement s’avère nécessaire. Cette étape intègre les enjeux liés à la situation (saison, risque de nuisance, enjeux naturalistes, etc.). Au vu des résultats des prospections, le traitement et ses modalités sont décidés à partir d’enjeux spécifiques, au cas par cas.
  4. Traitement larvicide : précision des contours, choix des moyens les plus efficaces et impactant le moins l’environnement, les mieux adaptés possibles à chacune des situations de terrain.
  5. Contrôle de l’efficacité des traitements et réajustements éventuels.

L’ensemble de ces procédures est intégré dans une démarche de suivi et d’évaluation environnementale permettant d’évaluer l’incidence éventuelle de la stratégie sur la biodiversité des populations de moustiques (vérification de la sélectivité des actions).

L’EID-Med s’inscrit dans une démarche Qualité – Sécurité – Environnement. À ce titre, elle s’est engagée dans une stratégie de réduction des biocides. Cette stratégie s’articule autour de trois principaux leviers d’action :

  • les modes opératoires : ce levier consiste à faire un « screaning » (dépistage) de toutes les étapes du déroulé des actions opérationnelles citées précédemment, pour étudier comment, au niveau de chacune d’elles, il est possible de réduire la quantité de biocides utilisés (amélioration de la précision des contours, réduction de dose…).
  • les méthodes alternatives/complémentaires à la lutte biocide : il s’agit principalement d’étudier comment l’utilisation de pièges de moustiques adultes et la mise en œuvre de « bonnes pratiques » de gestion de l’eau peuvent permettre de réduire les biocides : de façon curative et sélective pour le piégeage des moustiques adultes et de façon préventive pour ce qui concerne des pratiques d’irrigation moins contributive aux éclosions de moustiques. Une démarche collaborative et participative a été lancée en ce sens.
  • la prise en compte des innovations en cours ou à venir, en matière de lutte contre les moustiques (recherche et développement).