Les bulletins opérationnels sont la résultante des constats de terrain (prospections). En fonction des conditions de mise en eau des zones humides littorales, il est possible d’extrapoler le risque de nuisances potentielles imputables aux moustiques issus de ces milieux naturels. Les relevés effectués permettent ensuite de caractériser ces nuisances ressenties dans les zones agglomérées situées dans l’emprise de la dispersion des insectes piqueurs.

Météo « moustiques »

07.04.2025 au 13.04.2025

La baisse de l’intensité des vents et l’élévation des températures ont été favorables à l’agressivité et la dispersion des femelles d’Aedes spp. Certains territoires communaux sont plus touchés que d’autres. Les nuisances sont légitimement ressenties comme fortes localement. Elles sont causées par un cumul de moustiques résultant de mises en eau successives depuis le début d’année.

3500 hectares ont été traités au cours de ce premier trimestre et plus de 500 hectares ces 7 derniers jours. 50% ont été traités par avion et hélicoptère et 50 % en régie interne. Les traitements en régie n’ont jamais été aussi importants depuis l’emploi du bio insecticide. Les résidus cumulés des traitements n’ont aucune équivalence avec le niveau de moustiques qui résulterait de l’absence totale de traitements.

Quelques nuisances biologiques de différentes origines sont sensiblement ressenties à certains endroits.

Prévisions à compter du 7 avril 2025

Les nuisances par les moustiques communs en intensités variables vont se poursuivre ces prochains jours et les femelles adultes vont se déplacer. Progressivement, les moustiques adultes vont s’éparpiller et le ressenti va baisser localement, le pic se produisant ces jours-ci, selon les évaluations réalisées.

Les nouvelles éclosions larvaires vont être caractérisées afin de déterminer les traitements larvicides nécessaires.

Bouches-du-Rhône

34 hectares traités en régie interne. A l’embouchure du Grand-Rhône, la nuisance est forte dans les 2 zones agglomérées dès que le vent faiblit, notamment en début de soirée. Elle est due majoritairement à Aedes detritus, et résulte de la conjugaison des émergences dans les zones humides contrôlées, aggravées par les moustiques provenant des zones non contrôlées, depuis l’est de Port-Saint-Louis-du-Rhône et l’ouest de Salin-de-Giraud.

Autour de l’étang de Berre, la nuisance commence à être présente dans certaines communes comme Berre l’étang, Port de Bouc, Fos sur Mer, … On note un pic en milieu et fin d’après-midi selon les quartiers. La migration de moustiques adultes vient s’ajouter aux moustiques locaux. A noter une montée des eaux de 20 à 30 cm qui a submergé une grande partie des zones humides périphériques de l’étang.

Gard

Une dizaine d’hectares traités en zones humides. A la suite notamment des épisodes pluvieux répétés de ce début d’année qui ont provoqué des éclosions successives sur le littoral gardois, les nuisances résiduelles sont actuellement fortes sur le secteur de l’Espiguette et Port-Camargue et sur tout l’est de la commune. Cette situation exceptionnelle était difficilement contrôlable eu égard aux circonstances météorologiques défavorables lors de certains traitements aériens (séquences ventées et températures plutôt basses). Les vents marins présents cette semaine accompagnant des moustiques issus des zones non démoustiquées n’amélioreront pas la situation à court terme. Sur les autres communes les moustiques sont également présents mais la situation est plus favorable et se limite généralement aux espaces naturels et quartiers périphériques proches des zones humides. Présence toujours forte localement des moucherons piqueurs (Cératopogonidés).

Hérault

Plus de 70 hectares traités dans les zones humides. La succession d’épisodes de mises en eau naturelles (pluies et coups de mer) depuis janvier a favorisé l’éclosion d’œufs de moustiques de l’espèce Aedes detritus dans les zones humides. Cette espèce est particulièrement active et agressive, capable de parcourir plusieurs kilomètres. Certains facteurs naturels, comme les vents forts ou les températures basses, ont parfois réduit l’efficacité des traitements en limitant la mortalité des larves. En particulier, durant la deuxième quinzaine de mars, la force du vent a empêché toute intervention aérienne (par avion, drone ou hélicoptère). Des émergences de moustiques adultes dites « résiduelles » sont survenues successivement, atteignant aujourd’hui par endroits un niveau significatif. Les communes de Lespignan, Vendres, Vic La Gardiole, Villeneuve les Maguelone semblent selon les évaluations les plus touchées soit parce qu’elles sont directement au contact des zones humides soit parce qu’elles se situent dans le couloir de dispersion de ces moustiques. Il est à noter que les autres communes littorales (cf. carte de risques) sont également concernées. Ces nuisances devraient persister dans les prochains jours.

Aude

150 ha traités. Le niveau des populations d’Aedes caspius a augmenté significativement sur les territoires de Fleury et de Gruissan en dehors des zones agglomérées. Sur les autres territoires, on observe des moustiques adultes Aedes detritus qui avec le temps se dispersent comme à Salles d’Aude, Sigean, Narbonne est… Le risque en cette semaine plutôt clémente est de faible à moyen, notamment sur le territoire de Fleury.

Pyrénées-Orientales

241 ha ont été traités la semaine dernière : 227 hectares en avion et 14 par voie terrestre. Les conditions de traitement par avion n’ont pas été optimales. De plus avec les épisodes de vents marins on assiste à de nouvelles éclosions larvaires. On observe sur les zones humides, la présence résiduelle d’Aedes detritus et d’Aedes caspius qui se déplacent vers les zones urbanisées au gré des vents porteurs. Ces migrations génèrent un risque de nuisance assez faible sur les territoires situés autour des étangs de Salses et de Canet.

Risque de nuisance semaine du 7 avril sur la zone d'action  07/04/2025 - 13/04/2025