Météo « moustiques »
06.05.2024 au 12.05.2024
Au cours de la semaine précédente :
Selon les territoires, des nuisances résiduelles liées aux générations de moustiques qui ont éclos aux mois de mars, surtout, et début avril se ressentent, au gré des journées clémentes, notamment en fin d’après-midis.
Un nouvel épisode humide, avec des coups de mer généralisés et un cumul de pluies, est survenu jusqu’au 1er mai, submergeant au total plus de 5 000 hectares de zones humides.
À compter du 29 avril, les premiers traitements ont été engagés par voie terrestre. Les commandes aériennes ont dû attendre jusqu’au 3 mai pour que commence leur exécution, en raison d’une météo défavorable jusque-là.
Le 3 mai, un crash d’hélicoptère est survenu dans l’Aude, heureusement sans gravité pour le pilote. Le risque environnemental a été également bien géré et l’hélicoptère retiré de l’étang de Bages le 6 mai. De ce fait, les traitements par hélicoptère sont suspendus par la direction générale de l’aviation civile (DGAC), pour une durée d’une semaine, et les 1 200 hectares prévus pour être traités par hélicoptère doivent l’être par d’autres moyens ou suspendus, selon les secteurs. En effet, en sus des aléas techniques, les conditions de traitement sont très compliquées car seules 3 journées, du 3 au 5 mai, ont été météorologiquement favorables aux épandages aériens.
Au cours de la semaine du 29 avril au 5 mai, des équipes au sol et le prestataire avion se sont employés à avancer les traitements, sur 3 000 hectares. 46 agents opérationnels, y compris les chefs d’agence, depuis Arles jusqu’à Canet-en-Roussillon, ont travaillé, y compris durant le week-end.
Au total, depuis le 1er janvier 2024, 15 000 hectares ont déjà été traités, alors que la moyenne des 5 dernières années se situe, à la même période, à un peu plus de 10 300 hectares.
Par ailleurs, en milieux urbanisés, les premiers moustiques-tigres ont fait leur apparition.
Prévisions à compter du 6 mai :
En fonction de conditions météorologiques compliquées jusqu’à au moins jeudi 9 mai, les interventions par avion seront nécessairement limitées mais se poursuivront dès que surviendra la moindre fenêtre météo favorable.
Les traitements terrestres se poursuivront autant que possible, en lien avec les mesures de réduction liées aux incidences « Natura 2000 ».
Si dans les tout prochains jours on ne prévoit pas de nouveaux risques de nuisance, le niveau des populations d’Aedes caspius augmentera significativement après la fin de cette semaine. Selon la météo, des nuisances dues à ces mêmes Aedes caspius sont à envisager, d’intensité difficile à déterminer à ce stade car des travaux sont encore en cours, particulièrement sur le littoral audois, dans le sud du Gard et à l’embouchure du Grand-Rhône. Néanmoins, l’ensemble de la zone d’action est concerné par des risques de nuisances issues des zones humides.
Situation par département :
Cartes de risque de nuisance à venir disponibles pour chaque département.
Bouches-du-Rhône : Les vents moyens à forts ont défavorisé les traitements aériens jusqu’à vendredi 3 mai. 430 hectares ont été traités par avion samedi 4 mai, sur les 775 hectares commandés. Le restant (40 %) est principalement localisé à l’embouchure du Grand-Rhône et sur les marais de Beauchamp, à Arles, et concerne des zones aux forts couverts végétaux, avec des densités moyennes à fortes et proches des habitations. Tout sera mis en œuvre pour contrôler ces surfaces par traitements terrestres et par avion, selon les conditions météorologiques. La température de l’eau, assez basse, ralentit un peu le développement larvaire, ce qui laisse encore quelques jours pour pouvoir agir.
Pas de nouveau risque de nuisance à prévoir dans les prochains jours.
Gard : Un épisode pluvieux intense s’est déroulé sur l’ensemble de la zone, avec des cumuls entre 50 et 70 mm. Les conditions saisonnières sont particulièrement favorables aux éclosions de moustiques Aedes, qui ont été constatées sur plus de 600 hectares sur le littoral gardois, avec des densités larvaires élevées. Les contraintes techniques et météorologiques ne permettront sans doute pas d’intervenir dans des conditions optimales, et des nuisances résiduelles sont à prévoir dans la deuxième quinzaine de mai. Cette séquence devrait succéder à l’épisode en cours : les moustiques apparus en avril suite aux fortes précipitations de la fin mars sont bien présents et actifs, au Grau-du-Roi notamment. La nuisance y est par moment assez forte, en particulier au sud de Port-Camargue. On ressent cette nuisance également hors zones agglomérées, dans les milieux naturels proches d’Aigues-Mortes, de Saint-Laurent-d’Aigouze ou de Saint-Gilles. Une partie de ces moustiques sont issus des espaces camarguais non démoustiqués et portés par les vents d’est.
Hérault Est / Hérault Ouest : Dès que les conditions météorologiques seront propices, la présence persistante des moustiques « ruraux » (issus des zones humides) résiduels se fera sentir dans l’ensemble des communes littorales. Cela peut être préjudiciable localement, en particulier en milieu naturel, comme au Petit-Travers (Mauguio) ou dans la plaine de Marsillargues. On ne peut exclure un risque de débordement dans les quartiers périphériques.
Un nouvel épisode de pluie vient de se produire, certainement le plus conséquent depuis deux ans à cette période. Les accumulations d’eau atteignent localement plus de 100 millimètres. Cette mise en eau a généré d’importantes éclosions, avec une forte densité dans l’ensemble de la zone démoustiquée. Vendredi 3 mai, près de 1 000 hectares ont été traités par avion. Pendant toute la semaine, y compris le week-end, les équipes au sol ont traité un maximum de surfaces possible. Malgré cela, le défi semble déjà ardu à relever.
Aude : Des moustiques résiduels issus des zones humides littorales et des générations qui ont éclos aux mois de mars et d’avril se font sentir à la tombée du vent, principalement en dehors des zones urbanisées, même si quelques quartiers périphériques peuvent être touchés en fin d’après-midis cléments.
Le dernier épisode humide (coups de mer et précipitations) qui s’est opéré jusqu’au 1er mai a généré des éclosions d’œufs sur environ un millier d’hectares de zones humides naturelles. Des traitements par voie aérienne étaient engagés dès vendredi 3 mai, sur 275 hectares. Ils devaient se poursuivre durant le week-end sur 410 hectares mais une situation accidentelle (crash d’un hélico) et les conditions météorologiques ont empêché leur mise en œuvre et à cet instant, il est difficile de se projeter sur la suite des traitements concernant le littoral audois. Les interventions terrestres se multiplient (déjà près de 200 hectares accomplis jusqu’à dimanche 5 mai), mais leur rendement ne saurait compenser totalement les interventions aériennes qui n’ont pu être effectuées. Pas de nouveau risque de nuisance dans l’immédiat, mais au cours de la deuxième quinzaine de mai, le niveau des populations de moustiques « ruraux » (issus des zones humides) devrait augmenter significativement.
Pyrénées-Orientales : Suite aux dernières précipitations, de l’ordre de 100 mm, l’ensemble des zones humides a été inondé. Ces mises en eau ont eu lieu sur des sols secs, après une période de Tramontane de 10 jours. Les prospections ont permis d’observer des éclosions généralisées sur l’ensemble des zones humides inondées, avec de très fortes densités larvaires. Les traitements à effectuer représentent plus de 700 hectares. Les traitements avaient eu lieu dimanche 5 mai, sur le pourtour de l’étang de Salses et de Canet, couvrant une superficie totale de 674 hectares. Ces surfaces sont en cours de contrôle. En fonction des mesures de restrictions, en cette période de nidification, les traitements terrestres complèteront les interventions par avion sur les surfaces accessibles… Les risques de nuisances à venir concernent les communes situées au plus près des surfaces qui devaient être traitées par hélicoptère, soit Le Barcarès, Torreilles, Sainte-Marie, Canet-en-Roussillon et Saint-Nazaire.