Les bulletins opérationnels sont la résultante des constats de terrain (prospections). En fonction des conditions de mise en eau des zones humides littorales, il est possible d’extrapoler le risque de nuisances potentielles imputables aux moustiques issus de ces milieux naturels. Les relevés effectués permettent ensuite de caractériser ces nuisances ressenties dans les zones agglomérées situées dans l’emprise de la dispersion des insectes piqueurs.

Météo « moustiques »

28.04.2025 au 04.05.2025

Les récentes mises en eau en zones humides ont déclenché l’éclosion de nombreuses générations de larves de moustiques ruraux, tels que l’espèce Aedes detritus. Malgré les traitements larvicides menés par l’EID Méditerranée, certains moustiques parviennent à maturité et à prendre leur envol.

Ainsi, certaines générations déclinent, d’autres prennent le relai quasiment immédiatement tant les mises en eau sont fréquentes et rapprochées.

Une fois à l’état adulte, poussés par les vents de mer, ces moustiques peuvent parcourir plusieurs kilomètres et atteindre l’intérieur des terres. Ces déplacements expliquent parfois leur présence dans des zones éloignées des marais.

À noter : sans les interventions régulières de l’EID, la gêne occasionnée par ces espèces de moustiques serait bien plus importante. Bien que non efficace à 100%, les traitements opérés permettent de maintenir les niveaux de population à un seuil bien inférieur à ce qu’il serait naturellement.

Dans ce contexte, les actions de lutte ne faiblissent pas : 830 hectares ont été traités la semaine dernière dont la moitié avec des moyens aériens et l’autre moitié en régie par les agents de l’EID. Les 5700 hectares traités depuis le début de l’année représentent plus de 80 % des superficies d’éclosions larvaires.

En ville dans la continuité, les éclosions larvaires des espèces urbaines croissent au fil du temps :

  • Les premiers traitements sur le domaine public devraient intervenir prochainement.
  • Dans le domaine privé, il convient de rester vigilants par des bonnes pratiques de gestion de l’eau, à la moindre précipitation.

Prévisions à compter du 28 avril 2025

Après une période d’accalmie, le risque de ressenti de nuisance lié aux moustiques ruraux augmente à nouveau (cf. carte de risque) avec le retour de meilleures conditions climatiques et pourrait perdurer à certains endroits avec l’apport de moustiques adultes résiduels résultant des dernières éclosions.

Les irrigations augmentent progressivement et seront suivies.

Des évaluations seront conduites lors des belles journées.

Bouches-du-Rhône

20 ha ont été traités ces derniers jours.

Le niveau des populations de moustiques en zones urbaines a baissé et même si d’une façon générale, les températures douces et le léger vent marin les après-midis constituent de bonnes conditions pour les femelles en termes d’agressivité et de déplacement, le risque principal demeure en dehors des zones agglomérées comme à Port-Saint-Louis-du-Rhône.

Les niveaux d’eau au sud des deux communes de Port Saint Louis du Rhône et Arles/Salin de Giraud ont baissé de manière significative Certaines rizières commencent à être irriguées au nord de la commune de Salin-de-Giraud.

Gard

La nuisance imputable aux générations du début d’année très sensible il y a encore quelques jours particulièrement au Grau du Roi, s’est estompée. Une nouvelle séquence pluvieuse accompagnée d’un fort coup de mer est intervenue le 13/04 inondant tous les gîtes du sud gardois. Ces pluies ont été redoublées le WE du 19/04, générant de nouvelles éclosions et maintenant en eau des surfaces qui auraient dû s’assécher. 92 ha ont été traités ces 7 derniers jours en régie portant à plus de 560 ha la surface des traitements depuis la mi-avril, avec des résultats satisfaisants. Néanmoins, au regard de l’importance des surfaces positives y compris dans les secteurs non démoustiqués, ainsi que des vents d’est annoncés, une nouvelle période de nuisance est prévisible au Grau-du-Roi et à Saint-Gilles.

Hérault

470 hectares ont été traités la semaine dernière portant à plus de 660 ha les traitements pour l’épisode survenu à compter de mi-avril. Bien que, par endroits, les populations d’Aedes detritus semblent diminuer progressivement ces derniers jours, certaines zones présentent encore une présence significative de moustiques ruraux comme à La Grande-Motte ainsi qu’à Vic-la-Gardiole, et Villeneuve-les-Maguelone et avec les migrations dans le temps vers l’intérieur des terres, on trouve également des communes exposées comme Lespignan, Capestang ou encore Puisserguier. Le risque de nuisance reste encore très présent notamment sur le littoral avec le retour de conditions a priori plus clémentes.

Aude

Les évaluations réalisées vendredi 25 dans de bonnes conditions confirment un déclin des populations cumulées de moustiques ruraux. On notera encore dans le Pérignanais et le Peyriacois une présence significative de l’espèce Aedes detritus, qui se manifeste essentiellement en dehors des zones agglomérées. Près de 180 ha ont été traités la semaine écoulée par moyens hélicoptère, drone et terrestre car les vents n’ont laissé que peu de fenêtres propices aux traitements aériens. Avec le retour de conditions plus clémentes, le risque de nuisance se maintient.

Pyrénées-Orientales

75 ha de zones humides ont été traités suite aux éclosions larvaires générées par les périodes de vents marins qui perdurent depuis le début du mois d’avril (près de 200 ha) sur les zones humides du département. La zone la plus sensible à ces conditions est le Bourdigou à Torreilles car la fermeture du grau a pour conséquences une hausse régulière des surfaces à traiter sur cette zone qui est située entre deux stations touristiques. Les évaluations démontrent une nuisance résiduelle diffuse sur les communes en bordure de zones humides qui risque d’être davantage ressentie si les prévisions se confirment.

Risque de nuisance semaine du 28 avril sur la zone d'action  28/04/2025 - 04/05/2025