Les bulletins opérationnels sont la résultante des constats de terrain (prospections). En fonction des conditions de mise en eau des zones humides littorales, il est possible d’extrapoler le risque de nuisances potentielles imputables aux moustiques issus de ces milieux naturels. Les relevés effectués permettent ensuite de caractériser ces nuisances ressenties dans les zones agglomérées situées dans l’emprise de la dispersion des insectes piqueurs.

Météo « moustiques »

24.03.2025 au 30.03.2025

Le niveau des populations de moustiques Aedes detritus continue de s’accroître de semaine en semaine au rythme des émergences successives liées aux multiples mises en eau qui se sont échelonnées depuis le début d’année. Ces derniers jours, ils n’ont pas été totalement ressentis du fait du vent assez fort. Ces conditions peu clémentes ont également défavorisé les traitements aériens et les travaux d’évaluation que conduisent les équipes de terrain de l’EID.

Les situations les plus à risques répertoriées se situent sur un trait du littoral compris entre Sète et l’embouchure du Grand Rhône.

Plus de 900 ha ont été traités au sol mais aussi par avion malgré des conditions très défavorables. Le total 2025 est à 2000 ha sans commune mesure avec celui de 2024 à pareille date de plus de 6400 ha.

Prévisions à compter du 24 mars 2025

Après de nouvelles submersions par la mer accompagnées de pluies, de nouvelles éclosions mixtes seront à caractériser dans des zones humides déjà submergées. Seul un suivi régulier en appui sur une connaissance parfaite des milieux permettra une caractérisation précise des éclosions de façon à ne traiter que les parcelles à risque élevé en termes de nuisances pour l’homme en zones urbanisées. Les surfaces actuellement recensées avec présence de larves représentent un cumul de 700 ha et vont donc augmenter. La durée du cycle de développement larvaire baisse peu à peu, même si la température de l’eau reste fraîche (11-13 °C le matin vers 9h).

Des traitements par tous les moyens seront engagés dès que possible sur les parcelles déterminées à fort enjeu et donc priorisées.

Les prévisions météorologiques vont à nouveau contraindre les traitements aériens et les évaluations de moustiques adultes.

Bouches-du-Rhône

243 ha ont été traités la semaine passée dont 147 ha par avion, le reste par moyen terrestre. L’évaluation de présence des moustiques était très difficile avec un très fort vent de sud. Néanmoins leur présence cumulée du fait des émergences successive est en augmentation et est plutôt forte à moyenne sur gîtes et moyenne à faible en zone urbanisée aux moments les plus propices. Le risque de nuisance est notable à Port Saint Louis et Salin de Giraud, et à un degré moindre à Berre l’étang à Martigues. Une nuisance faible pourrait également être ressentie à Saint – Chamas selon les conditions météorologiques.

Les vents de sud ont une nouvelle fois submergé les marais connectés au Rhône et à la mer auxquels viennent s’ajouter les pluies successives de ce week-end (comprises entre 40 et 60mm). Des premières larves ont étés collectées. Des traitements aériens ciblés s’engageront au rythme des conditions favorables.

Gard

La succession exceptionnelle des précipitations depuis deux mois provoque des éclosions répétées et crée une situation inhabituelle sur le littoral gardois. Ce week-end c’est le 6ème épisode pluvieux (accompagné d’un fort coup de mer) depuis le 20 janvier, chacun d’entre eux générant l’apparition de nouvelles larves dans les zones humides environnantes. De nouvelles éclosions, en faibles densités larvaires, sont encore constatées. Du fait des conditions défavorables et des traitements assez tardifs par rapport à certaines éclosions larvaires (105 ha traités), la présence des moustiques adultes est importante, par endroits très abondante, au sud de Port-Camargue, vers l’Espiguette et la Capelude, à Jarras et Calvière.

Le risque le plus critique est au Grau-du-Roi et à un degré moindre Saint-Gilles et Aigues-Mortes. La météo reste instable puis une séquence durable de vent du nord s’installe qui aura le double effet contradictoire de contrarier la mise en œuvre des traitements tout en neutralisant la nuisance des moustiques présents. Ceux-ci resteront néanmoins actifs, dès que les conditions seront à nouveau favorables, et sans doute présents jusqu’à Pâques. Il est à noter également une forte nuisance localisée due aux moucherons piqueurs cératopogonidés (alambis).

Hérault

150 hectares ont été traités exclusivement au sol. Les conditions météo particulièrement défavorables, tout au long de la semaine, n’ont pas permis de recourir aux moyens aériens. Les coups de mer successifs ont inondé l’ensemble des marais littoraux jusqu’à leur point le plus haut, qui feront l’objet de nouvelles prospections. Les évaluations par captures de moustiques adultes sur appâts humains ont été contraintes par le vent, et les moustiques « d’hiver » qui avaient émergé sur le littoral en densité variable comme au sud-ouest de Montpellier il y a quelques semaines, sont cantonnés dans les gîtes de repos en attendant des conditions plus clémentes.

Il existe un risque de nuisance sur l’ensemble du littoral de Portiragnes à Pérols (voir carte), plus marqué au niveau de Vic la Gardiole et Villeneuve-les-Maguelone. Des évaluations réalisées dans des conditions meilleures permettront d’affiner l’appréciation du risque de nuisance sur certaines communes comme à Sète.

Aude

Quelques moustiques Aedes detritus sont présents notamment en garrigue en densités faibles. La météo des derniers jours a limité leur activité. 170 ha ont été traités dont 80 ha par avion, le reste avec les moyens en régie interne. Le risque de nuisance a priori faible est réduit encore plus par les prévisions météo qui prévoient de la Tramontane sur plusieurs jours. Ces conditions défavorisent les interventions aériennes. A part une potentielle fenêtre le lundi 24, seuls les traitements au sol, devraient pouvoir être réalisés ces prochains jours. En effet, près de 200 ha de surfaces positives dont plus de la moitié prévue en aérien sont en attente. La température de l’eau induit un développement sur plusieurs semaines et permet un suivi précis des éclosions. Avec la survenance de vents marins forts accompagnés de quelques précipitations d’un cumul inférieur à 20 mm, toutes les zones humides de bords d’étangs et de mer sont submergées.

Pyrénées-Orientales

254 hectares de zones humides ont été traités dont 192 ha par avion, répartis sur le pourtour de l’étang de Salses, le Bourdigou à Torreilles et l’étang de Canet. Lorsque le vent se calme, on peut observer quelques moustiques adultes d’Aedes detritus en bordure de zone humide. Le très fort coup de mer observé la semaine dernière a inondé la totalité des gîtes larvaires sur le pourtour des étangs de Canet et de Salses et autour du Bourdigou. On peut observer déjà sur ces zones les premières éclosions en fortes densités. Les prévisions météorologiques annoncent une forte période de Tramontane jusqu’à dimanche prochain qui va perturber la planification des traitements aériens. En attendant, des traitements terrestres seront mis en œuvre dans la limite fixée par les mesures de réduction liées à la réglementation Natura 2000.

Risque de nuisance semaine du 24 mars sur la zone d'action  24/03/2025 - 30/03/2025