Les bulletins opérationnels sont la résultante des constats de terrain (prospections). En fonction des conditions de mise en eau des zones humides littorales, il est possible d’extrapoler le risque de nuisances potentielles imputables aux moustiques issus de ces milieux naturels. Les relevés effectués permettent ensuite de caractériser ces nuisances ressenties dans les zones agglomérées situées dans l’emprise de la dispersion des insectes piqueurs.

Météo « moustiques »

02.12.2024 au 08.12.2024

Globalement, le niveau des populations de moustiques, Aedes spp issus des zones humides est bas à l’exception de quelques stations littorales où l’espèce Aedes detritus peut se montrer gênante au gré des belles après-midis, car même si les nuits sont redevenues fraîches, dans la journée on peut voir le mercure monter à 20°C.

C’est pour limiter les situations trop nuisantes que des traitements sont mis en œuvre à l’automne et ont conduit à traiter 150 ha ces derniers jours.

Ce dernier bulletin de l’année permet de dresser un bilan de l’année 2024.
Au total, au regard 10 dernières années, c’est une année haute juste qui se situe après l’année 2018 avec plus de 33 000 ha traités. Globalement, hormis quelques situations isolées, les résultats des traitements ont été satisfaisants au regard des densités de larves croissantes que l’on observe.

L’origine des mises en eau est un paramètre important : les mises en eau naturelles se répartissent entre les précipitations jusque-là prépondérantes et les submersions avec les entrées d’eau maritimes. Les mises en eau artificielles représentent 18 % des submersions et se situent dans la moyenne basse (20 % en moyenne depuis 2016). Elles constituent un levier sur lequel il est possible d’agir pour limiter la production de larves de moustiques.

Sur le domaine public, ce sont près de 58 000 gîtes traités contre les moustiques urbains, alors que la moyenne se situe plutôt vers 70 000 gîtes. Cette action indispensable est complémentaire aux actions qui doivent être menées intra-muros par les particuliers.

Les nuisances ressenties en ville particulièrement entre juillet et octobre en 2024 liées aux moustiques tigre démontrent le chemin qui reste encore à parcourir en termes de bonnes pratiques visant à le priver d’accès à l’eau.

Prévisions à compter du 2 décembre 2024

D’une façon générale, et nonobstant quelques situations isolées, la présence d’Aedes detritus issus des émergences automnales pourra se faire sentir au gré des belles journées d’hiver, principalement dans les reliefs et plaines qui bordent les zones agglomérées. Ces moustiques ont tendance à se manifester dans l’après-midi et ainsi pourraient contrarier des activités de loisirs, sportives et des travaux extérieurs.

De nouvelles larves sont apparues en zones humides ces derniers temps et seront suivies.

La publication du bulletin reprendra au premier trimestre 2025.

Situation par département

Bouches-du-Rhône

On observe une nuisance liée aux moustiques ruraux forte en cette fin d’automne en milieu naturel en Camargue avec un point culminant sur le territoire des Saintes Maries-de-la-Mer. Les moustiques atteignent également la zone urbaine notamment de Port-Saint-Louis lorsque les conditions météos sont réunies, à savoir souvent à partir de 15h jusqu’à la tombée de la nuit.
Autour de l’étang de Berre, la nuisance est nulle à faible hors agglomération ainsi que le risque pour les 10 jours à venir. Toujours quelques larves d’Aedes detritus (L3/L4) présentes sur les différents marais de la zone d’intervention.
Une saison avec des traitements plutôt satisfaisants (6 842 ha traités), plaçant cet exercice juste après celui de 2019 sur le plan quantitatif.

Gard

Situation sans changement. Les moustiques Aedes detritus sont toujours bien présents au sud de Port-Camargue et les températures clémentes peuvent rendre sa présence potentiellement gênante dans les milieux naturels périurbains. Une fin de semaine plus ventée et fraîche devrait suspendre cette activité. Quelques traitements ponctuels d’arrière-saison sont prévus pour éviter le renouvellement de cette population de moustiques. Au total, ce seront près de 5 000 hectares traités lors de cet exercice globalement haut, même si dans le Gard on reste dans la moyenne depuis 2016.

Hérault

Reste quelques Aedes ruraux résiduels en dehors des zones agglomérées sur le littoral, mais leur perception est plutôt en baisse. Les traitements de la semaine dernière, essentiellement au sol et en drone de 108 hectares, ont donné de bons résultats. Pas de nouveaux risques de nuisance pour les prochains jours. En 2024, plus 9 600 hectares auront été traités tous moyens confondus. Il est indéniable que cette année sera l’une des plus élevées depuis 2016. Malgré tout, les résultats sont satisfaisants, avec peu de problèmes résiduels causés par les moustiques ruraux ressentis en zone urbaine.

Aude

On observe un mix d’Aedes caspius et Aedes detritus à l’est de Narbonne et Aedes detritus au sud. Ces moustiques sont cantonnés hors agglomérations et sévissent au gré des belles après-midis lors des promenades, des travaux en extérieur et des activités sportives, comme à Fitou. Ainsi l’hiver sera ponctué de quelques piqûres ici et là. 2024 s’achève avec plus de 40 ha traités ces derniers jours avec quelques larves encore présentes en densités plutôt faibles dans les zones humides. Avec plus de 7 600 ha traités, 2024 est dans l’Aude l’année la plus haute depuis 2016. Pour autant les résultats sont satisfaisants avec peu de nuisances résiduelles liées aux moustiques ruraux ressenties en ville.

Pyrénées-Orientales

On observe une nuisance résiduelle faible d’Aedes detritus hors agglomération sur les communes où sont survenues les éclosions les plus importantes, à savoir Saint-Nazaire, Canet-en-Roussillon et Salses-le-Chateau. Ces nuisances sont d’autant plus ressenties que les après-midis sont clémentes. Dans certaines zones humides autour de l’étang de Salses, on observe encore des densités faibles de larves d’Aedes detritus. Le bilan de l’année 2024 s’élève à 4 834 ha traités, année supérieure à la moyenne, avec des résultats satisfaisants compte tenu des surfaces et densités de larves traités cette année avec quelques nuisances résiduelles notables localisées.

Risque de nuisance semaine du 2 décembre sur la zone d'action  02/12/2024 - 08/12/2024