Météo « moustiques »
13.05.2024 au 19.05.2024
Au cours de la semaine précédente :
Quelques Aedes caspius et détritus récalcitrants ont pu se faire sentir à certains endroits ces derniers jours.
En zones humides, se termine un des épisodes les plus compliqués à gérer : en effet des facteurs naturels et techniques ont perturbé le déroulement des actions de lutte au cours des deux dernières semaines.
Des équipes de l’EID méditerranée et du prestataire « avion » ont travaillé sans interruption du 2 mai au 11 mai. Au total, 41 agents ont travaillé le week-end du 5 mai, les 8 et 9 mai ainsi que le 11 mai. Les traitements, réalisés sur 5 000 hectares de zones humides, ont eu une efficacité globalement satisfaisante mais variable en fonction des stades larvaires. Les traitements réalisés à compter du 7 mai ont été opérés sur des larves âgées, qui ont tendance à moins se nourrir et donc à moins ingérer le bio-insecticide.
En raison de l’accident d’hélicoptère, survenu le 3 mai, les services de l’EID-Med ont tout mis en œuvre pour pallier ce moyen de traitement par des interventions terrestres plus nombreuses, sur un total de 1 500 ha (soit 30 % de la superficie totale traitée), mais dont le rendement ne saurait être le même. Toutefois, ces interventions restent limitées, également au regard des enjeux naturalistes.
2024 reste une année haute à cette période, avec près de 17 000 ha traités en 4 mois, alors que la moyenne 2019-2023 se situe à 9 100 ha.
En zones urbaines, le moustique-tigre réapparaît, certainement « boosté » par les récentes précipitations. Le niveau de ses effectifs va augmenter.
Prévisions à compter du 13 mai :
Des risques de nuisances (Aedes caspius), pouvant être significatifs à certains endroits, sont envisageables en zones urbanisées, particulièrement à la fin de la semaine, durant le week-end de Pentecôte. Ces risques seront affinés tout au long de la semaine par les équipes de terrain.
Situation par département :
Bouches-du-Rhône : Un total de près de 800 hectares a été traité après l’épisode humide de fin avril. Tous les traitements terrestres programmés pour pallier les traitements prévus par hélicoptère, qui n’ont pu être effectués, ont été finalisés sur 270 ha, en adéquation avec les enjeux environnementaux. Néanmoins, il restera des parcelles non traitées car inaccessibles par voie terrestre, ainsi que par respect des mesures prises dans le cadre de Natura 2000. Les résultats des traitements par avion ont été généralement satisfaisants, avec quelques « échecs partiels ».
À l’embouchure du Grand-Rhône, à ce jour, une nuisance se fait ressentir à l’aube et au crépuscule à Port-Saint-Louis, dans le secteur du mas de Roustan et aux abords des cabanons de Napoléon, où on relève ce lundi matin des captures sur appât humain d’intensité moyenne à forte. On note des captures plus faibles en ville, des deux côtés du Rhône. Les prévisions météo prévues pour la semaine du 13 mai sont favorables aux déplacements des moustiques depuis les zones humides vers les zones urbanisées.
Dans les communes situées autour de l’étang de Berre, on note, en milieux urbanisés, la réapparition du moustique-tigre.
Gard : En conséquence des pluies de la fin du mois d’avril et du 1er mai sur l’ensemble de la zone d’action dans le sud du Gard (entre 50 et 70 mm et encore près de 15 mm au Grau-du-Roi lundi 6), des éclosions importantes ont été constatées sur plusieurs centaines d’hectares. Des traitements ont été mis en œuvre avec les moyens terrestres et aériens disponibles, sur plus de 900 ha, dont 700 ha par avion (les 4, 10 et 11 mai). À la suite de circonstances exceptionnelles, les traitements par hélicoptère ont partiellement fait défaut et rendu les contrôles moins performants. De plus, on a relevé des densités larvaires supérieures à la moyenne. En conséquence, les émergences résiduelles d’Aedes caspius qui vont survenir pourront créer une présence sensible de moustiques dès le week-end prochain. Le Grau-du-Roi est particulièrement exposé mais toutes les communes du sud sont concernées. Il faut noter également que les moustiques qui ont émergé en avril, suite aux précipitations de fin mars (près de 80 mm au Grau-du-Roi), étaient encore actifs cette semaine mais en baisse notable.
Hérault Est / Hérault Ouest : Suite aux nombreux traitements (1 570 ha, dont 1 050 par avion), réalisés y compris le week-end et les jours fériés, dans des conditions parfois compliquées (vents, stades larvaires âgés…), des émergences de moustiques adultes concernent les zones humides de plusieurs communes. Les évaluations non exhaustives, qui vont se poursuivre au long des prochains jours, démontrent que les communes de Lattes, Pérols, Vic-la-Gardiole, Marseillan, Agde, présentent pour le prochain week-end un risque moyen, ainsi que Mauguio, Saint-Nazaire-de-Pézan, Lespignan, Vendres, Valras-Plage, Sérignan, Portiragnes, Mèze et Vias. Sur le lido de Villeneuve-lès-Maguelone, comme sur d’autres zones, les mesures d’évitement ont limité les interventions terrestres.
Aude : Suite aux coups de mer et précipitations de fin avril, les traitements échelonnés sur 10 jours, y compris les dimanche 5 et jeudi 9 mai, ont concerné une superficie cumulée, en zones humides, de plus de 1 000 ha, dont plus de 400 ha par moyens terrestres, ce qui est exceptionnel. Néanmoins, en raison de facteurs imprévus, l’exhaustivité n’a pu être atteinte partout dans les délais impartis. Mais globalement, l’assèchement naturel des parcelles non traitées (choix faits sur la base de l’expertise métier), sous l’influence des vents de terre, a compensé. L’évaluation des résultats a démarré et se poursuivra au long des prochains jours. Le risque de nuisance due aux moustiques traditionnels « ruraux » est limité, dans les tout prochains jours, mais les stations du littoral, comme Gruissan, seront suivies durant la semaine, dans l’optique de manifestations festives programmées le week-end de Pentecôte, au cours duquel les prévisions météorologiques semblent à ce jour favorables aux moustiques issus des zones humides.
Pyrénées-Orientales : Les traitements, y compris dimanche 5 mai, ont concerné plus de 750 ha, dont 650 par avion. Exceptionnellement, des traitements terrestres ont été engagés sur une centaine d’hectares, dans le respect des mesures Natura 2000. Les traitements du 10 mai, réalisés en majorité sur des stades larvaires âgés, notamment au Bourdigou, à Torreilles et dans l’île des Dosses, au Barcarès, n’ont pas eu l’efficacité escomptée et on observe des moustiques adultes sur les gîtes de reproduction. On observe également des Aedes caspius sur les gîtes situés au nord de l’étang de Canet, dans le marais du Cagarell, et également au niveau des baraques de pêcheurs, dans le grau de l’étang de Canet. Un risque de nuisance forte est possible dans ces zones à partir de la fin de semaine.