Des moyens et des hommes
Comment ça marche ? D’abord, il s’agit d’approvisionner les aéronefs. Pour les avions, trois lieux : le hangar EID sur l’aérodrome de Candillargues (34), site principal, et, en relais, les aéroports de Béziers-Vias (34) et de Perpignan (66). Pour les hélicoptères, plus maniables en termes d’atterrissage, plusieurs points de pose sont fixés (entre 2 et 3 pour chaque agence opérationnelle), soit 16 au total.
Pour ce faire, 4 agences sont équipées de remorques d’approvisionnement d’une capacité de 1 000 litres de bouillie. Bouillie fabriquée en agence, d’après les dosages et volumes indiqués par la direction technique. Avec des protocoles distincts, selon qu’il s’agit d’avitailler un avion ou un hélico.
Organisation millimétrée
Puis, le remplissage. Au préalable, il s’agit, durant la saison, de pouvoir compter en permanence sur un stock de 5 000 litres de Bti (bio-insecticide ciblant les larves des espèces de moustiques fléchées) et de 2 000 litres d’eau. Ensuite, concrètement, il faut avant tout traitement mélanger le Bti régulièrement afin d’éviter tout dépôt. L’organisation des vols et la quantification des bouillies par appareil sont transmises au prestataire la veille voire le jour-même par la direction technique.
En veillant, bien sûr, au port des équipements de protection individuelle (EPI) et au suivi des consignes de sécurité. Les volumes de chaque substance sont gérés par des vannes et des « volucompteurs » afin d’acheminer le mélange déterminé vers la cuve destinée à cet effet. Puis la bouillie en résultant est transférée à l’aéronef (750 à 900 litres maximum pour chaque avion).
Enfin, les pilotes transmettent la feuille de répartition des traitements par avion et décollent après le feu vert téléphonique de l’agence concernée, à raison d’une ou plusieurs rotations.
Propre et sécure
Ces interventions sont sécurisées de plusieurs manières : 9 000 litres d’eau sont stockés pour faire face à d’éventuelles coupures de distribution, une pompe de secours est en place pour pallier tout dysfonctionnement de la chaîne, ainsi qu’un groupe électrogène en cas de coupure de courant. L’entretien régulier des avions, en particulier leur nettoyage, génère des effluents. Une société spécialisée est mandatée pour les récupérer, conditionnés dans une cuve dédiée de 2 500 litres, ce qui représente 7 à 10 enlèvements par an, soit jusqu’à 25 000 litres. Enfin, en 2018, un système de déclenchement du lavage des avions extérieur au hangar a été mis en place pour permettre aux pilotes d’être autonomes.
(*) Delta 2 pour les avions et Giragri pour les hélicos.
Traitements : chaque année est différente
Quand on considère la courbe des superficies traitées lors des 13 dernières années, on constate qu’aucun millésime n’est comparable à un autre. C’est que le paramètre numéro un est la météo et que selon le nombre et l’envergure des mises en eau par la pluie, les entrées marines, et/ou les mises en eaux artificielles, les éclosions larvaires sont plus ou moins importantes et les gîtes en fonctionnement plus ou moins nombreux et étendus en surface.
Entre l’année la plus chargée (2010, avec 43 360 hectares traités) et la plus « basse » (2017, avec 26 940 hectares traités), on trouve toute une série de valeurs différentes.
Sachant que ces totaux correspondent à des traitements aériens (en très grande majorité : plus de 75 %) et terrestres et que les territoires ainsi couverts sont eux-mêmes être très divers d’une année à l’autre, certains secteurs ne nécessitant aucune intervention, d’autres plusieurs dans le même exercice.